Naissance
D'après l'acte de son baptême.
Contrat de mariage
Devant Me Bacquerisse, notaire royal.
Contrat de mariage
Décédé.
Nombre d’enfants
Michel de COUAGNE et Jeanne LOPPINOT ont encore deux enfants.
Note
Qualifié "messire", Michel de COUAGNEest lieutenant-colonel et lieutenant du Roy au quartier de Saint-Marc, sur l'île de Saint-Domingue (actuellement département de l'Artibonite, en Haïti). D'après F. J. Thorpe, « COUAGNE, MICHEL DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 nov. 2019, http://www.biographi.ca/fr/bio/couagne_michel_de_4F.html. : COUAGNE (Coigne), MICHEL DE, officier dans les troupes de la Marine, né le 5 octobre 1727 à Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), fils aîné de Jean-Baptiste de Couagne* et de sa première femme, Marguerite-Madeleine de Gannes de Falaise ; il épousa, le 19 février 1758 à Louisbourg, Jeanne Loppinot, et ils eurent six enfants ; décédé le 28 octobre 1789 à Saint-Marc (Saint-Domingue, actuellement République d’Haïti). C’était une pratique courante de la couronne française de reconnaître les services des officiers décédés en nommant leurs fils dans les forces armées. Michel de Couagne fut fait cadet dans les troupes de la Marine en 1740, peu après la mort de son père qui avait servi à l’île Royale, à titre d’ingénieur, pendant 23 ans. Il servit comme ingénieur adjoint volontaire en 1742 et en 1743, participa à la prise de Canseau (Canso, Nouvelle-Écosse) en 1744 et à la défense de Louisbourg en 1745 [V. François Du Pont Duvivier ; Louis Du Pont Duchambon]. Conduit en France, selon les clauses de la reddition de la forteresse, de Couagne reçut une commission de lieutenant et d’ingénieur adjoint le 6 janvier 1747, année où il fut de l’expédition malheureuse du gouverneur La Jonquière [Taffanel*] au Canada. Ayant finalement atteint le Canada en 1748, il assista, pendant les six années suivantes, Gaspard-Joseph Chaussegros* de Léry dans ses travaux relatifs aux fortifications de Québec, Montréal et autres lieux. En 1754, à la requête de Louis Franquet*, directeur des fortifications de la Nouvelle-France, il retourna à Louisbourg comme ingénieur en titre et y fut employé jusqu’à la capitulation de 1758 [V. Augustin de Boschenry* de Drucour]. Franquet, qui le considérait comme l’un de ses meilleurs ingénieurs, lui obtint le grade de capitaine à la demi-solde en 1756 – promotion probablement destinée à lui conférer l’autorité nécessaire à un ingénieur en poste à Louisbourg. Pendant le siège de 1758, de Couagne fit montre de courage, de diligence et d’habileté dans l’art de la défense. Il dirigea, en particulier, les réparations à la batterie de l’Îlot. De Couagne passa les années 1759 à 1763 à La Rochelle, mettant la dernière main aux comptes détaillés des fortifications tant de l’île Royale que du Canada, donnant par écrit son point de vue sur divers sujets relatifs aux deux colonies et espérant impatiemment retourner dans son île natale. La qualité de ses travaux relatifs aux comptes de Louisbourg, avec lesquels il était le plus familier, amena la cour à lui confier la vérification des registres du Canada qu’il connaissait moins bien, ce qui ne l’empêcha pas de se tirer d’affaire avec compétence, semble-t-il. Dans sa lettre du 4 novembre 1760 sur l’île Royale (une excellente source de renseignements d’ordre géographique), il recommandait vivement la construction d’une nouvelle capitale fortifiée sur la baie des Espagnols (Sydney Harbour) si la France rentrait en possession de la colonie. La colonisation agricole, insistait-il, devrait y être encouragée par l’introduction du système seigneurial dans plusieurs régions fertiles qui avaient été en grande partie négligées pendant les 40 années et plus d’occupation française de l’île. De Couagne nota en outre que le rôle propre de l’île et de la côte sud avait toujours été de servir de base pour les pêcheries, ce qui devait être continué. Sa lettre du 26 août 1761 sur le Canada concernait l’administration des fortifications, le besoin d’un plus grand nombre d’ingénieurs de formation et d’un moins grand nombre d’amateurs, et l’amélioration de la procédure à suivre. Il recommandait aussi que l’on mît fin à l’habitude désastreuse qu’avaient les officiers chargés de la construction des fortifications dans les postes isolés de vendre du vin et des spiritueux aux soldats employés à ces travaux. Promu capitaine en janvier 1763, de Couagne fut créé chevalier de Saint-Louis le mois suivant. Il fut, la même année, muté aux îles Saint-Pierre et Miquelon où il dirigea la construction d’édifices gouvernementaux et d’installations portuaires, dressa des cartes et plans exacts, et collectionna des spécimens d’histoire naturelle. Il échoua dans ses efforts pour être désigné commandant en second sous les ordres de son ancien collègue, François-Gabriel d’Angeac, devenu gouverneur de la minuscule colonie. Après son retour en France à la fin de 1766, de Couagne fut mis en poste au dépôt militaire des colonies, sur l’île de Ré, au large de La Rochelle, où il devint par la suite commandant en second et où il servit peu de temps à titre de commandant de la compagnie des cadets. Mis à la demi-solde en 1781, de Couagne se plaignit à son parent. le comte d’Argenson, de ses difficultés financières – lui et sa femme avaient perdu tous leurs biens à Louisbourg en 1758 – et, en 1783, il fut nommé lieutenant de roi à Saint-Marc, sur l’île de Saint-Domingue (île d’Haïti). Son aversion pour les climats tropicaux, sa détresse financière persistante et des décisions défavorables à une promotion, tout concourut à rendre difficiles ses années dans l’île. Ainsi en fut-il également de la forte amende qu’il s’attira en 1786 pour ne pas avoir signalé une violation faite aux règlements régissant le commerce étranger dans son district. Sa mort, en 1789, laissa sa femme dans une situation financière désespérée. F. J. Thorpe AMA, Inspection du Génie, Bibliothèque, mss in-4o, 66, f.65.— AN, Col., B, 78, f.393 ; 85, f.199 ; 87, f.208v. ; 91, f.261 ; 99, ff.244, 252v. ; 103, f.188 ; 121, f.649 ; 133, ff.139, 144 ; 136, f.104 ; C11A, 98, f.78 ; 105, f.296 ; C11B, 25, f.27 ; 34, f.12 ; 35, ff.282–283 ; 36, ff.268–270 ; 38, ff.169–170 ; C11C, 8, ff.82–91 ; C12, 1, f.100 ; 14, f.6 ; D1, 11, ff.59, 60 v., 102, 118v., 241v. ; D2C, 2, ff.115v.–116 ; 4. f.114 : E, 94 (dossier Michel de Couagne) : Section Outre-mer, Dépôt des fortifications des colonies, Am. sept., no 488 ; Saint-Pierre et Miquelon, carton 1, nos 7, 9–14 ; G1, 409/2, p.210 ; G3, 2 045.— APC, MG 18, O6.— Inv. des papiers de Léry (P.-G. Roy), II : 95, 110.— Æ. Fauteux, Les chevaliers de Saint-Louis, 192s.
Note
Pour faire admettre deux de ses fils aux écoles militaires, Michel de COUAGNE fait établir des dossiers en très grande partie à partir de faux (voir à ce sujet la note sur l'origine de Charles de Couagne, son grand-père).
Note
Description de la partie française de l'Isle de Saint-Domingue, 3e édition, 3 tomes, 2004. Médéric Louis Élie Moreau de Saint-Méry. Tome 2, page 874 : De la Ville de Saint-Marc. Saint-Marc, où l'on ne comptait en 1739 que 90 maisons [… …]. L'on en compte maintenant [1789] 250, dont les loyers ne peuvent être évalués à moins de 500,000 livres. L'avantage qu'a Saint-Marc de posséder dans les mornes de sa baie de la pierre de taille excellente et d'un travail facile, fait que la plupart des maisons en sont construites. L'on en trouve dans cette ville d'aussi belles que dans aucun autre lieu de la Colonie, et parmi celles-là il faut compter la maison que MM. Saint-Macary, Beaucamp et Compagnie, négocians, viennent de faire édifier sur le quai entre la rue Traversière et la rue Saint-Jacques, et qui est un ornement pour elle. Les rues ont communément 48 pieds de large ; il en est de 60, et les moindres en ont 30. Une ordonnance des Administrateurs du 14 août 1784 avait prescrit d'entourer les terrains ; d'avoir des ruisseaux pavés dans les rue, et d'y faire tous les remblais nécessaires d'après le niveau et la pente donnés par le voyer ; et comme l'exécution en était négligée, le juge de police de Saint-Marc avait autorisé le voyer, [p. 875] le 9 février 1786, à faire crier cet ouvrage au rabais s'il n'était pas fait dans 3 mois. Alors on parla de paver entièrement les rues ; mais les propriétaires des maisons s'y opposèrent par une requête aux Administrateurs, fondée sur ce que les rues non-pavées sont plus fraîches et sur ce que dans les plus grandes pluies le sol sablonneux et léger de Saint-Marc s'égoutte en quelques minutes. Les Administrateurs renvoyèrent les habitans à délibérer si le projet était avantageux ou non, et ils ont décidé à la fin d'octobre 1787 qu'il fallait s'en tenir à des rigoles pavées, et suspendre provisoirement ce qu'avaient enjoint leurs prédécesseurs en 1784. Il n'y point encore de nivellement exécuté. [… …] Le 17 novembre 1739, le juge de police enjoignit aux habitans de maintenir la propreté des rues et leur interdit de planter du petit mil dans leur emplacement. Le 28 novembre 1742 il voulut aussi qu'on en arrachât les herbes qui y croissaient en abondance. Le premier mars 1766 l'usage de jeter dans les rues toutes les ordures qu'on tirait des maisons, même du cuir, de la paille, des copeaux, etc. fut proscrit ; le 16 juillet 1771, la disposition pour arracher les herbes fut renouvelée en y ajoutant l'obligation de mettre du petit galet de mer dans les endroits creusés par les eaux pluviales. Une autre ordonnance de police du 31 août 1780 exige que les emplacements non bâtis soient enclos de murs ou de pieux debout dans deux mois et bâtis dans un an et elle rappelle ce qui tient à la propreté des rues et enfin celle du 5 février 1782 y a ajouté le devoir pour les propriétaires de faire arroser la rue au devant de leurs maisons tous les jours à sept heures du matin. Les rues qui vont du Nord au Sud se trouvent coupées, comme la ville elle-même, par la rivière de Saint-Marc qu'on nomme aussi la Grande-Rivière, et qui court de l'Est-Sud-Est à l'Ouest-Nord-Ouest. Cette rivière serait beaucoup plus considérable si, comme je le dirai plus loin, ses eaux n'étaient pas interceptées. Elle s'accroît cependant durant les pluies, et roule comme un torrent. Il faut donc des ponts pour la communication des deux parties de la ville. Depuis l'établissement de celle-ci, on s'était contenté de petits ponts de bois qui suffisaient aux personnes à pied ; mais les voiture la passaient à gué, souvent avec danger et toujours avec difficulté. M. Bretton des Chapelles, Sénéchal, conçut en 1784 le projet d'une souscription pour la construction d'un pont de maçonnerie dans la Grande rue. Ce projet fut goûté par un grand nombre de citoyens de la ville et de la campagne, qui s'empressèrent de souscrire ; M. de Couagne, lieutenant de roi de Saint-Marc, fit lui-même un plan et un devis, et l'entreprise reçut la sanction du gouvernement par une ordonnance des Administrateurs du 17 novembre 1784 ; mais lorsqu'on cria l'entreprise, personne ne se présenta. Les choses en restaient là, lorsque M. de Bourcel, nouvellement nommé procureur du roi de la Sénéchaussée, trouva à faire, le 6 février [p. 876] 1785, un marché d'après lequel MM. Audoyé et Repos ont exécuté ce pont, qui a coûté environ 55,000 livres. Une amende de 15,000, payée par un particulier pour peine d'une rébellion à justice, y a été appliquée ; les Administrateurs ont fait payer 7,000 livres par la caisse des libertés, et les souscripteurs ont acquitté le surplus, à une solde près, qu'il est probable que le gouvernement mettra encore à la charge de la même caisse. [… …] Malheureusement, ce pont vient d'être considérablement endommagé dans un débordement qui a emporté tous les ponts de bois de la ville. [Cette description de Saint-Marc, très détaillée, mais trop importante pour figurer entièrement dans cet article, se poursuit jusqu'à la page 894].