Note
Joseph François 'Victor' RÉGIS est originaire de Cotignac (83) où son père possède une tannerie. Il s'établit à Marseille (13) en 1793. Il s'associe avec le négociant André Martin et ouvre une fabrique de couvre-chefs de feutre, appelés vulgairement « bonnets de Tunis » qui, très vite, vont supplanter sur les marchés méditerranéens les originaux fabriqués à Tunis. On peut lire, dans l'ouvrage de Octave Teissier, 'Les Anciennes Familles Marseillaises', page 103 : "Les industries subissent le sort commun, elles naissent et se développent ; puis elles déclinent, s'amoindrissent et disparaissent. C'est ainsi, pour ne citer qu'un exemple, que la fabrication des bonnets, dits de Tunis, enlevée par l'industrie marseillaise à la Tunisie, vers le commencement du XVIIe siècle, prit tout d'abord une grande extension, et envahit tous les marchés jusqu'en 1789, se ralentit ensuite et finit par disparaître, après toutefois avoir fait la fortune d'un bon nombre de commerçants marseillais." "C'est, dit-on, dans la fabrication des bonnets de Tunis, que la maison Régis a cueilli ses premiers millions." "Avant la Révolution et l'application des nouveaux tarifs douaniers, Marseille expédiait plus de cent mille douzaines de bonnets en Turquie et généralement dans tous les pays musulmans. Les Provençaux qui voyageaient dans le Levant ne voyaient pas sans émotion la coiffure des Turcs, qui leur rappelait la patrie absente. Et les Levantins, de leur côté, en débarquant à Marseille, étaient heureusement impressionnés par la vue de ces bonnets, qui s'étalaient, en plein soleil, sur la devanture d'un grand nombre de magasins." La maison Régis utilise pour teindre ces bonnets les rhizomes du 'rouge des teinturiers' (ou garance des teinturiers – Rubia tinctorum L.) qui a été acclimaté en Provence. Grâce au bateau que Victor Régis possède, 'La Rosalie', il vend directement sa production sur tout le pourtour méditerranéen. Dès 1816, il affrète des navires vers le Sénégal.