Note
Voilà comme il est parlé de Anne LEFÈVRE d'ORMESSON dans le ''Discours prononcé par M. Terrasson, avocat au parlement de Paris, à la présentation des lettres de M. le Chancelier d'Aguesseau. Le 2 juin 1717' : Henri François d'Aguesseau "ajoute encore aux qualités éclatantes du chef de la justice, les vertus paisibles du chef de famille. Attaché par goût à une épouse [En note 1 : "Elle étoit sœur de M. d'Ormesson, alors [en 1717] maître des requêtes, depuis conseiller d'état et au conseil royal, et intendant des finances, mort en 1756 ; et fille de M. Lefèvre d'Ormesson, mort intendant à Lyon."] en qui les grâces de la modestie [p. 47] relèvent celles de la nature, dont le nom semble annoncer la sagesse même, dont la famille a fait l'honneur des intendances et répand un nouvel éclat dans les conseils ; il trouve dans cette société domestique le bonheur de la vie privée, comme dans ses propres vertus la gloire de la vie publique. Là, sous les douces lois du devoir, s'élèvent de dignes enfans qui, dans la fleur des vertus naissantes, font entrevoir les fruits d'une éducation parfaite, et envisagent moins l'élévation du père par l'éclat qui y est attaché, que par le mérite qui l'y a conduit. Là on ignore l'usage des plaisirs frivoles qui amusent l'inutilité ; on ne se délasse des occupations sérieuses que par la belle littérature. Du même fonds où règne la gravité du ministère du juge, sortent les grâces d'une érudition ornée ; le jurisconsulte, le magistrat cachent un critique judicieux, un excellent grammairien, un orateur parfait, un esprit du premier ordre, qui, partagé entre un grand nombre de sciences, est aussi profond sur chacune que s'il en avoit fait sa seule étude."
Note
Henri François d'Aguesseau et Anne Lefèvre d'Ormesson sont enterrés côte à côte, au "Cimetière de la Paroisse d'Auteuil. [… …] On voit leurs épitaphes au pied de la Croix du Cimetière d'Auteuil, que leurs enfants ont fait élever & dont le Roi a donné les marbres." (François de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la Noblesse).