Note
Qualifié "Maître", Jacques HAUGOUMAR est sieur de Lermo et réside à Lamballe (22). On trouve, dans l'ouvrage de Daniel de La Motte-Rouge : 'Châtellenie de Lamballe, Vieilles Demeures et Vieilles Gens', la relation de son assassinat : -p. 482 : Meurtre au XVIIe siècle d'après de vieux actes. Curieuses lettres monitoires relatives à l'assassinat de Jacques HAUGOUMAR, sieur de Lermo [Document aimablement communiqué par M. de Kermadec, aux Portes] Juin 1656, à Andel. Premier acte de procédure : Dit la mère du dit deffunt qu'estant tous en compagnie armée au dit bourg d'Andel et après avoir faict leurs prières en la chapelle du Saint Esprit ils seroient allés chez Missire Jan Hammonneaux sieur Recteur d'Andel, lequel leur fist faire la collation en présence de quelques gentilshommes et autres personnes qui étoient chez le dit sieur, recteur qui remarquèrent et s'estonnèrent comme le dit deffunt n'estoit saisi d'espée en compagnie des dicts mallefaiteurs. Voyant qu'ils commençoient à lui faire querelle sur partye du vin venu, qu'ils beueyent. Que le dit deffunt sieur de Lermo voullant aller entendre vespre en la dite chapelle du Saint Esprit ces mallefaiteurs l'en empeschèrent et luily dirent qu'il valait mieux s'entre donner une pinte pour s'en retourner et de fait le menèrent à la taverne de vin qui estoit en ladite assemblée dissimulant leur maltallent qu'ils avoient formé contre luy. Que tost après le dict deffunt s'acheminant pour s'en retourner au dit Lamballe passa par... messire René du Breil Sieur du Closneuf, où il fut suivy par deux des dicts mallefaiteurs, le troisiesme estant resté audit bourg d'Andel, qui ayant demandé quel chemin le dit deffunt et les dicts mallefaiteurs avoient pris il se srait incontinent rendu au dit lieu du clos neuf. Qu'ayant tous de compagnie sorti du dit lieu du Clos neuf le dit deffunt ayant retourné au dit lieu pour éviter la compagnie des dicts mallefaiteurs en resorty quelques temps après eux, prenant chemin par les sentes pour fuir leur rencontre yceux mallefaiteurs l'auroient de guet à pan attendu [p. 483] en ça de la Ville Marie où aboutissoient les dites sentes et continuant leur querelle au dit deffunt jurant exécrablement le saint Nom de Dieu auroient mis tous trois l'espée nue à la main, et frappé ledit deffunt proche une croix estant sur le grand chemin dudit lieu du closneuf audit Lamballe audict ça de la Ville Marie. Que les dits mallefaiteurs continuant leur dessin d'assassiner ledit Sieur de Lermo, lequel s'en fuioit d'eux, ils auroient pris leur temps et qu'estant proche de la demeurance de celle d'eux, située proche le faubourg de St Martin dudit Lamballe, ils l'auroient atrapé et saisi au corps redoublant leurs jurement, luy auroient passé plusieurs coups de pointe d'espée dont ils auroient blessé ledit deffunt au poulce dextre jusqu'à la commissure de l'os, parant de sa main les dits coups. Que l'un d'eux l'avoit saisi au corps, l'auroient traversé d'un coup d'espée prenant au deffunt du tétin gauche, traversant le cœur et sortant soubs l'esselle du costé dextre, perçant outre la manche du pourpoint du mesme costé dextre, duquel coup il seroit, tombé roide mort sur la place. Que deux desdicts mallefaiteurs voyant ainsi ledit deffunt Sieur de Lermo tombé mort sur la place ils auroient laissé chacun leur espée auprès du corps, l'une en son fourreau et l'autre nue, et l'un d'eux son chapeau avecq ses cordons et gallons et les tous se seroient retirée en la maison de l'un d'eux proche de laquelle ils auroient commis ledit assassinat et paravant d'entre en ycelle voullant se retourner voir le corps pour en cas qu'il ne fut pas mort, ainsi qu'ils disoient le parachever, ce qu'ils furent empeschés de faire avec beaucoup de peine, et partye d'eux emporté en ladite demeurance à force de bras et de monde. Qu'au bruit de l'assassinat commis traitreusement sur la personne dudit Sieur de Lermo, les officiers de la juridiction dudit Lamballe et plusieurs personnes se rendirent sur le lieu ete firent partir le corps en la maison presbitéralle du sieur Recteur de St-Martin fobourg dudit Lamballe pour faire dès lors procès verbal de l'estat de ses plaies de sorte que deux desdicts mallefaiteurs voyant que le peuple s'estoit retiré dudit lieu s'en retournèrent ensemblement en leurs demeurances audit Lamballe, où s'estant randu quelques personnes pour les inviter de s'évader ils auroient dict estant encore esmeus et dans leur collère que si les auroient encore à tuer ledit deffunt qu'ils le feroient suivant leur complot. Que sur ce que lesdist deux derniers mallefaiteurs ont appris que l'autre mallefaiteur voulloit s'excuser dudit assassinat pour dire qu'il n'y estoit présent ils ont dit à plusieurs personnes qu'ils en estoient tous trois et qu'ils estoit aussy bien coupable comme eux et méritoit mesme peine. Que les dits mallefaiteurs et personnes de leur intelligence sont allés de maison en maisons divertir les témoins, ont menacé de les battre et maltraiter jusqu'à la, l'un particulier voisin de l'un desdits mallefaiteurs a menacé sa servante et autres personnes de ses domestiques que l'on disoit savoir la vérité de leur couper la langue sy ils en ouvroient la bouche pour en parler. Que les dits mallefaiteurs auroient de précédant conspiré la mort dudit Sieur de Lermo et lui donné plusieurs menaces et injures tant ledit jour de l'assassinat que des précédents. Que les dits mallefaiteurs se sentant coupables dudit assassinat se sont évadés et qu'ils ont fait divertir leurs meubles de leurs maisons et demeurance, et faict transporter en autres lieux. Deuxième acte de procédure : « À nos Seigneurs du parlement Supplie humblement, demoiselle Petronille Chauvel, veuve noble homme Jacques Haugoumar, sieur de Lermo en son vivant Capitaine ainsi que des nobles, bourgeois, Manants et habitant de la Ville de Lamballe En son nom, mère et tutrice de ses enfants De leur mariage, autorisée de noble homme Julien Chauvel, sieur des Portes son père Disant que pour raison de l'assassinat Et Homicide comme traitreusement et Malheureusement sur la personne dudit sieur De Lermo le lundi de la sainte feste de Pentecôte, cinquième du puissant mois de Juin et an mil six cent cinquante six [p. 484] De plusieurs coups de pointes d'épées et Particulièrement de l'un passant au travers Du corps, prenant un pied au dessus du Tétin gauche, traversant le cœur et autres Parties nobles et sortant du dessus De l'esselle du côté dextre, perçant Autre la manche du pourpoint du même Côté dextre, proche le faubourg dudit Lamballe Duquel dernier coup il seroit tombé raide mort Sur la place, la suppliante, sa veuve Auroit fait procéder l'évation du cadavre Par Lalloué de la juridiction de Lamballe Et ensuite à l'ouverture et extier [?] de la plaid D'icelle, présente plainte sur Jacques Richard et Guy Couriolle, sieur au Plessix, Fait vacquer à l'audition de Quelques témoins et comme ils ont Vu que la suppliante pour approfondir La preuve, fait publier des monitoires En divers lieux et paroisses pour divertir Les preuves, qu'elle espère par cy après-demain Avoir dudit homicide et assassinat comme En la personne dudit feu sieur de Lermo Son mari. Ledict Richard Banelande, auroit fait Signifier un … d'appel à la dite Suppliante de réception de plainte, information De sa prise de corps contre lui, etc. Ordonné par l'alloué de ladite juridiction De Lamballe qu'il déclare prendre à partie Laquelle appellation et prise à partie N'a été fournie par ledit Richard Basselande comme y est pour empecher La suite dudit assassinat et obliger La suppliante de l'abandonner, qui a recours À l'autorité de la cour, afin que tel Crime ne demeure impuni de Requerir. Qu'il passe à la cour voir la copie De … d'appel, signifier à la suppliante Le 1658. »