Nombre d’enfants
Philippe ll Auguste de FRANCE CAPET et Ingeburge de DANEMARK n'ont pas de postérité.
Note
Philippe ll Auguste de FRANCE CAPET est Roi de France de 1180 à 1223. "… le jour où il fut sacré [… …], le Roi son père établit le rang que les Ducs & Pairs devoient tenir, & l'Office qu'ils devoient faire [… …]. Il [Philippe Auguste] ordonna des châtimens rigoureux contre les impies, les libertins, & publia un Édit sévère contre ceux qui prononcent ces horribles blasphèmes, où l'on profane le nom de Dieu. Outre cela, il chassa tous les Juifs de son Royaume, comme étant les inventeurs de l'usure & de la maltôte. Ce Prince les avoit pourtant soufferts durant quelques années, parce qu'il pouvoit s'en servir dans les besoins de l'État. [… …] Sa piété ne parut pas moins en chassant de sa Cour les Comédiens & Farceurs publics, comme gens qui ne servent qu'à flatter & nourrir la volupté & la fainéantise, que la Sagesse & la Religion nous commande si fort d'étouffer. [… …] Environ ce temps, un Girard de Poissy qui manioit les Finances, y remit, de son propre fonds, onze mille marcs d'argent. Il est à croire qu'il les avoient gagnés avec le Roi. Philippe-Auguste, qui aimoit l'ordre & la justice, loua hautement l'action de cet homme, quoiqu'il n'eut fait que son devoir en restituant ce qu'il avoit pris sur le peuple. [… …] Il [Philippe-Auguste] prit la ville d'Acre [en Terre-Sainte], qui s'appelloit autrefois Ptolémaïde. Il auroit fait d'autres conquêtes, s'il n'eut été mal satisfait du Roi d'Angleterre, ce qui l'obligea de s'en revenir en France. [… …] Il les chassa [les Anglais] du Poitou, de l'Anjou, & de plusieurs Provinces. En moins de trois ans, il se rendit maître absolu de toute la Normandie, & de Rouen la Capitale. Cette Province avoit eu douze Ducs de sa nation, qui l'avoient gouvernée près de 316 ans. Jean sans Terre fut le dernier. [… …] La plus célèbre de ses victoires, est celle qu'il remporta sur l'Empereur Othon & ses Confédérés, à la bataille de Bouvines, village entre Lille et Tournay. [… …] Il défit, avec une armée plus faible de la moitié, celle des ennemis, qui étoit de 150 000 hommes ; mit l'Empereur en fuite ; fit prisonnier Ferrand, Comte de Flandres ; Renauld, Comte de Boulogne, & trois autres Seigneurs de distinction. La bataillese donna le 15 juillet, & dura depuis midi jusqu'au soir. Guérin, Chevalier de l'Ordre de St Jean de Jérusalem, & depuis élu Évêque de Senlis, à qui le Roi avoit donné toute autorité après lui, rangea l'armée en bataille, mais il n' ycombattit pas de la main, à cause de sa qualité d'Évêque ; & Philippe, frère du Roi, & Évêque de Beauvais, ne frappa point de l'épée, mais d'une massue de bois, croyant qu'assomer n'étoit pas répandre le sang. [… …] Il [le Roi] perdit peu des siens, mais il courut risque d'y perdre la vie, son cheval ayant été tué sous lui, & ayant été blessé à la gorge lui-même. Les Parisiens reçurent le Roi avec toute la pompe possible, & célébrèrent sa victoire par des fêtes qui durèrent pendant huit jours. Philippe avoit fait vœu, dans la joie de cet heureux succès, de bâtir une Abbaye en l'honneur de Dieu & de la Sainte Vierge. Son fils Louis VIII s'en acquitta en fondant celle de Notre-Dame de la Victoire, près de Senlis. [… …] Il [Philippe-Auguste] employa le temps de la paix à embellir & à aggrandir la ville de Paris, à la faire clorre de murs & de tours. Il fit bâtir Notre-Dame, le Louvre et les Halles. [… …] De tous les Rois de la troisième Race, Philippe est celui qui a le plus acquis de terres à la Couronne, & le plus de puissance aux Rois ses successeurs : il étoit bien fait de sa personne, brave Soldat, & excellent en ses entreprises, parce qu'il entreprenoit avec conseil, & exécutoit avec célérité & chaleur ; plus enclin à la sévérité qu'à la miséricorde. Très sage politique, qui savoit employer où il falloit les caresses & les menaces, les récompenses & les châtimens. Splendide & magnifique, non par vaine montre & ostentation ; mais par un fond de générosité, & très charitable envers les pauvres. Sans opprimer son peuple, il avoit amassé des trésors considérables, dont il disposa par son testament, non seulement en faveur des pauvres, mais aussi pour restituer à ceux auxquels il se trouveroit avoir pris ou détenu injustement quelque chose. Il étoit si bienfaisant envers ses sujets, qu'à sa mort, le Clergé & le peuple le regrettèrent comme le père de la Patrie." (Père Claude Le Ragois, Instruction sur l'Histoire de France et Romaine - Limoges, 1782, pages 97 à 101).