Sépulture
Il est enterré d'abord à Nantua (01), avant d'être transféré à Saint-Denis.
Note
Charles II de FRANCIE des CAROLINGIENS est Roi d'Italie, Roi de France de 843 à 877, Empereur d'Occident de 875 à 877. Il est surnommé "le Chauve". Allié avec son frère Louis le Germanique, il bat son frère Lothaire à Fontenoy-en-Puisaye en 841 et se fait nommer Roi de France. Il se bat contre Néomène, Duc de Bretagne, qui prenait la qualité de Roi. Il devient Empereur à la mort de Louis II en 875. Il reçoit alors la Provence. Il a à lutter contre les invasions des Normands : "On ne sauroit, sans horreur, raconter les ruines, les meurtres & les embrasemens que ces barbares (sortis du Danemarc, de la Suède, & de la Norvège) firent par toute la France, sous le règne de Charles II. La nécessité les forçoit à sortir de leur pays pour chercher leur subsistance ailleurs ; car de cinq ans en cinq ans, on mettoit dehors des peuplades, ou essains de jeunes gens, que l'on donnoit en partage à des chefs aventuriers, pour aller chercher leur fortune en d'autres pays. Le désir du butin les jetoit sur les plus riches de la France, & les rendoit cruels & sanguinaires, particulièrement envers les gens d'Église. Leur fureur alloit à tout piller, avec tant de destruction, qu'on n'en trouve point de pareilles dans toutes les Histoires. Il ne demeura pas en France un Monastère, ni une Église, qui ne ressentit leur rage, pas une ville qui ne fut rançonnée, pillée, & quelquefois brûlée deux ou trois fois. [… … Charles II] passa [en Italie] à dessein de s'en rendre le maître, mais il ne put en venir à bout. Étant allé à Rome, il y reçut de la main du Pape, la couronne Impériale avec grande solemnité, &, peu de tems après, celle du Royaume de Lombardie à Pavie. Lorsqu'il revenoit en France, il fut empoisonné par un Juif, nommé Sédécias, son Médecin, & mourut à Nantua. [… …] La Poésie latine […] tâcha de se réveiller sous Charles le Chauve ; & entr'autres Poëtes qui le flattèrent, il y en eut un qui fit une pièce de trois cens vers hexamètres à la louange des Chauves, dont tous les mots commençoient par la lettre C. [… …] Comme il aimoit plus le faste & la vaine pompe que le solide, la fortune, conforme à son humeur, le fit heureux en apparence, & malheureux en effet ; elle lui donna beaucoup de Seigneuries & peu de bons sujets. La meilleure de ses qualités fut qu'il se rendit très savant, & qu'il gratifia les gens de Lettres d'honneur & de récompenses, les envoyant chercher jusqu'en Grèce & en Asie pour enrichir la France : très louable en cela, s'il eut songé à pourvoir à la sûreté & à la nécessité de son État, avant que de pourvoir aux ornemens. [… …] Son père fut blâmé d'avoir élevé aux dignités Ecclésiastiques des gens de condition servile ; & lui, passant plus avant, mit des gens de rien dans les emplois militaires, & dans les dignités qui n'étoient dues qu'aux Grands du Royaume. De là vient qu'il se fit comme un bouleversement dans l'État, le dessous prenant le dessus, les Grandes Maisons s'anéantissant, & les gens de fortune en élevant de nouvelles, à qui l'obscurité de ces tems, tout couverts d'ignorance & de confusion a été fort favorable pour cacher la bassesse de leur origine." (Père Claude Le Ragois, Instruction sur l'Histoire de France et Romaine - Limoges, 1782, pages 56 à 59).