Note
Carloman de FRANCIE des CAROLINGIENS est Roi de France avec son frère Louis. "Ils gouvernèrent ensemble le Royaume, & ensuite ils le partagèrent à Amiens. Louis eut la Neustrie, & Carloman l'Aquitaine et la Bourgogne. Quelques tems après, ils gagnèrent une bataille sur les Normands, près de la rivière de Vienne [... à la mort de son frère Louis parti guerroyer avec les Bretons contre les Normands] il partit aussitôt du siège de Vienne en Dauphiné, en ayant laissé la charge au Comte Richard, pour venir recueillir sa succession, & pour se mettre à la tête de son armée, qui marchoit contre les Normands. À son arrivée dans Autun, il apprit que ces brigands épouvantés étoient sortis de la rivière de Loire ; &, peu de jours après, il vit arriver Richard, qui, ayant pris Vienne, lui amenoit la femme & la fille de Boson prisonnières. [… …] De là, il marcha contre une autre bande de Normands, qui, étant descendus par l'embouchure de la Somme, couroient jusqu'à Laon & à Rheims : les ayant chargés vigoureusement, il en défit une bonne partie. [… …] Ce fut alors que le grand Hincmar, Archevêque de Rheims, accablé d'années & de douleur, de voir ainsi la France en proie au pillage des Normands, fuyant de sa ville qui étoit menacée par ces Barbares, mourut à Épernay, laissant l'Église Gallicane presqu'entièrement destituée de Prélats qui entendissent ses droits, & qui eussent soin de la discipline. [… … Carloman] traita avec les Normands pour les faire sortir de ses États, & composa comme avec des Brigands, à une certaine somme d'argent. [… …] Peu après, étant à la chasse dans la forêt d'Yveline, près de Monfort, à une journée de Paris, il fut blessé mortellement par un sanglier, & mourut sans postérité ausi bien que son frère Louis. [… …] Aussitôt que ces Barbares [les Normands] eurent appris que ce Prince étoit mort, ils rentrèrent dans le Royaume, interprétant, selon leur génie & leurs intérêts, que le Traité finaissoit avec sa vie. Hugues, Abbé de S. Denis, les combattit, & en fit un si grand carnage, qu'ils furent obligés de vuider le Royaume." (Père Claude Le Ragois, Instruction sur l'Histoire de France et Romaine - Limoges, 1782, pages 61 à 63).