Jacques François Léonor de GOYON-MATIGNON + Louise Hippolyte de GRIMALDI

9 enfants
Marie Charles Auguste de GRIMALDI
Naissance : 1 janvier 1722 32 24, Paris, Ile-de-France, France
Décès : 24 août 1749Prats-de-Mollo-la-Preste, Pyrénées-Orientales, Occitanie, France
Louise Françoise de GRIMALDI
Naissance : 21 juillet 1724 34 26, Paris, Ile-de-France, France
Décès : 15 septembre 1724
Marie Françoise Thérèse de GRIMALDI
Naissance : 20 juillet 1728 38 30, Paris, Ile-de-France, France
Décès : 20 juin 1743, Paris, Ile-de-France, France

Parents Grands-parents

Informations sur la famille
Mariageoui

Publication : Mémoires Complets et Authentiques du Duc de Saint-Simon sur le Siècle de Louis XIV et la Régence, collationnée sur le manuscrit original par M. Chéruel et précédés d'une notice par M. Sainte-Beuve de l'Académie française. Treize tomes, 1856-1858. Hachette.
Note :
Saint-Simon, dans ses Mémoires, décrit ce qui amena ce mariage : "[1715] Le Roi fit à M. Le Grand les grâces les plus singulières et les plus sans exemple, pour M. de Monaco, son gendre, qui s'était raccommodé avec lui depuis la rupture, qui a été racontée, du mariage du fils du Comte de Roucy avec sa fille, auquel Mme de Monaco et M. Le Grand son père, ne voulurent jamais consentir, et qui n'avait pas en effet de quoi remplir par ses biens les vues que M. de Monaco s'était proposées. Il n'avait que des filles, et il était hors d'espérance d'avoir d'autres enfants. Il était mal dans ses affaires, il cherchait franchement à trafiquer sa dignité avec sa fille aînée. Il n'avait point de crédit, la paresse italienne l'avait retenu à Monaco depuis la mort de son père, il n'en sortit même plus, mais il espéra tout du crédit de M. Le Grand, et il ne s'y trompa point. Les grandes barrières de la succession à la couronne étaient franchies ; après celles-là nulles autres ne pouvaient sembler considérables et les grâces en ce genre accordées à M. de La Rochefoucauld ne pouvaient pas être refusées à son rival perpétuel en faveur. Il fallait à M. de Monaco un homme de qualité qui voulût bien quitter à jamais, pour soi et pour sa postérité, son nom, ses armes, ses livrées, pour prendre en seul le nom, les armes et les livrées de Grimaldi. Il était nécessaire aussi qu'il fût assez riche pour donner quelque argent à M.de Monaco, se charger de la dot de ses deux filles cadettes, et payer outre cela un grand nombre de gros créanciers qui tourmentaient M. de Monaco. Ce n'était pas tout encore ; il fallait quelque fonds et un ample viager à l'Abbé de Monaco son frère, lequel y tenait ferme pour céder ses droits. Il fallait de plus que tout cela fût si net et si assuré que M. de Monaco fût libéré parfaitement, et à son aise et en repos pour tout le reste de sa vie. Le défaut de moyens avait rompu l'affaire du fils du comte de Roucy. Matignon, grâce aux trésors qu'il avait tirés du ministère de Chamillart et à sa propre économie, avait de quoi satisfaire à tant de grands besoins de M. de Monaco. Il n'avait pu réussir à se faire Duc d'Estouteville ; il n'était point en situation d'espérer que le roi le fit duc et pair de pure grâce ; il se livra donc à une occasion unique d'acheter cette dignité, pour en parler franchement. Son marché fait avec M. de Monaco, il fut question de la seule chose qui le lui avait fait faire, en laquelle toute impossibilité se trouvait, si on n'eût pas été dans un temps où le roi ne voulait plus rien trouver d'impossible. Valentinois avait érigé en duché-pairie pour mâles uniquement, et les femelles exclues, en 1642, en faveur du grand-père de M. de Monaco, lorsqu'il chassa de Monaco la garnison espagnole, qu'il y en reçut une française, et qu'il se mit sous la protection de la France : première difficulté pour faire passer la dignité à une femelle. Elle subsistait en la personne de M. de Monaco, elle n'était donc pas éteinte, conséquemment point susceptible d'érection nouvelle. Il est vrai que Henri Gondi, Duc de Retz, petit-fils du Maréchal-Duc de Retz, et par sa mère du Duc de Longueville, n'ayant que deux filles, obtint en 1634, c'est-à-dire vingt-cinq ans avant sa mort, une érection nouvelle de Retz en faveur de Pierre Gondi, avec rang nouveau, en épousant la fille aînée de Henri Gondi Duc de Retz, sa cousine issue de germaine, énormité dont jusqu'alors on n'avait point vu d'exemple, et qui même n'avait pas été imaginée. Ce Pierre Gondi, nouveau Duc de Retz, en même temps que son beau-père démis, était frère du fameux coadjuteur de Paris, si connu sous le nom de dernier Cardinal de Retz, et père de la Duchesse de Lesdiguières, dernière Gondi en France, mère du Duc de Lesdiguières, gendre du Maréchal de Duras. Tout cela fut accordé à M. de Monaco ; mais comme les énormités n'ont plus de bornes quand les justes barrières sont une fois franchies, en voici d'autres qu'il obtint." "Au cas que M. de Monaco pût avoir un fils, tout lui retournait, et la dignité même de duc et pair de l'ancienneté de 1642 ; le fils de Matignon demeurait duc sa vie durant comme un duc et pair démis, et son fils ne pouvait jamais prétendre d'y revenir ni les siens, mais il reprenait, sans aucun rang ni honneurs, son nom, ses armes, ses livrées, ainsi que toute la postérité du fils de Matignon et de la fille de Monaco. Ainsi M. de Monaco vendit sa dignité et sa fille très-chèrement, et se réserva de la retenir s'il avait un fils. Rien de plus monstrueux ne se pouvait imaginer après l'habilité à la couronne, et les grandeurs des bâtards du Roi et de Mme de Montespan. Ce prodige de concession n'eut pas lieu parce que M. de Monaco n'eut point de fils. Il y eut encore d'autres choses passées entre M. de Monaco et M. de Matignon, touchant la reversion des biens en cas de naissance d'un fils. Comme le mariage ne se pouvait faire sans aplanir auparavant des difficultés intrinsèques, et qu'il était pourtant très-nécessaire d'en bien assurer le fondement, toutes ces monstrueuses concessions furent énoncées par un brevet du 24 juillet 1715. Le 20 octobre suivant, six semaines après la mort du Roi, le fils de Matignon épousa à Monaco la fille aînée de M. de Monaco. Au mois de décembre suivant, les lettres d'érection furent expédiées conformément en tout au brevet du 24 juillet précédent ; en quoi M. le Duc d'Orléans, régent, ni le conseil de régence, ne trouvèrent point de difficulté, parce que la concession du feu Roi avait été publique, qu'ils en avaient tous connaissance, et que ce brevet, expédié du vivant du Roi faisait foi. Par les mêmes raisons le Parlement enregistra sans difficulté les lettres d'érection, le 2 septembre 1716, dès qu'elles y furent présentées, et le nouveau Duc de Valentinois y fut reçu comme Pair de France le 14 décembre suivant."
Dernière modification 11 décembre 202013:10:58

par : Guillaume de Bellabre
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